Nous étions de sortie au 109, le pôle de cultures contemporaines niçois ce lundi 25 avril, afin d'assister à une sortie de résidence, c'est-à-dire un temps d'échange au sein de la création artistique, de la compagnie théâtrale : le collectif "Le Bleu d'Armand". Ce collectif, d'un haut niveau, a pour objectif de défendre un théâtre ludique, poétique et responsable. Pari réussi avec cette toute nouvelle création pas encore aboutie, le principe même d'une sortie de résidence, mais à laquelle nous avons eu la chance d'assister en avant-première, avec les classes de 1C marchandisage qui effectuent un projet avec cette compagnie autour de la mise en scène théâtrale, 1BMA3B ébénisterie et 1BMAA bijouterie-horlogerie. Les classes étaient accompagnées de Mmes Cazach et Raya et M. Masse, Professeurs de Lettres-Histoires et de Mme Milardi, Professeure Documentaliste. Cette pièce, résolument citoyenne, engagée et contemporaine, est inspirée de la rencontre de la troupe de théâtre dans la vallée de la Roya avec Cédric Herrou, agriculteur de Breil-sur-Roya ayant fait l'objet de plusieurs procès pour avoir aidé environ 150 migrants en situation irrégulière à passer la frontière franco-italienne. Poursuivi pour ce qui a très vite été qualifié de "délit de solidarité", la pièce nous invite à réfléchir à ce concept. A partir de quand la solidarité devient-elle un délit, la désobéissance civile est-elle parfois un devoir, doit-on désobéir aux lois, quand elles contreviennent aux principes fondamentaux de la France qui sont la Liberté, l'Egalité et la Fraternité ? Mais où commence l'illégalité, où finit l'entraide ? Et enfin, comment réagirions-nous si nous étions nous-mêmes des habitants de la vallée de la Roya, confrontés à des flux migratoires d'humains perdus, déboussolés, affamés ? Nous le voyons, le concept de désobéissance civile et la législation en elle-même restent très complexes, difficiles à cerner, parfois absurdes. Cette création nous amène de façon très subtile à nous interroger et remet en question certaines de nos convictions intimes, en s'appuyant sur trois espaces-temps différents : le Conseil Constitutionnel pour le point de vue politique, un Tribunal pour l'aspect juridique et une cuisine chez un particulier pour la sphère privée. Bravo et merci pour cette représentation suivie d'un "bord de scène", un bel échange entre les comédiens, tous excellents et la jeune autrice très prometteuse Faustine Noguès avec les élèves et les enseignants. Nous avons déjà hâte de découvrir le spectacle dans son intégralité mais pour vous mettre l'eau à la bouche, en voici déjà quelques photos.
